Boum des adhésions chez les anti-éoliennes

Source : Le Parisien

LE PROJET d'implantation d'éoliennes dans le nord-ouest du département rassemble, au fil des semaines, de plus en plus de détracteurs. En témoigne la véritable vague de sympathie que connaît actuellement l'association Sauver (Sauvegarde d'Arnouville et union pour la vigilance sur l'environnement et la région), à l'origine de la levée de boucliers contre les éoliennes. En quelques mois, cette dernière a effectivement vu ses effectifs multipliés par quatre.

Avant sa campagne d'information, lancée au printemps dernier, Sauver comptait une soixantaine de sympathisants. Aujourd'hui, elle a passé la barre des 250. Et bataille d'autant plus âprement pour rejeter un projet éolien porté par la Compagnie du Vent et Total, qui prévoit l'implantation d'une trentaine de machines au sud de Mantes, entre Breuil-Bois-Robert et Thoiry. Certains de ces engins, hauts de 135 mètres et portant des pales de 90 mètres de diamètre, pourraient, selon l'association, pousser à « environ 500 mètres des habitations ». « Nous nous opposons vigoureusement au projet, lance tout net Marie-Christine Piot, la présidente. Il risque d'apporter de nouvelles nuisances, notamment du bruit et une pollution visuelle, alors que la région est déjà bien servie avec une multitude de pylônes électriques. Ce qu'il reste de verdure et de terre agricole va encore être amputé. » Et de redouter : « Notre secteur sera fortement dévalorisé, alors que des Parisiens et des habitants de la petite couronne fuient la ville pour s'installer chez nous et trouver une meilleure qualité de vie... » Un argumentaire également développé par le vicomte Paul de La Panouse, créateur de la réserve africaine de Thoiry, l'un des premiers à s'être élevé contre les projets éoliens.

« On verra les trente pylônes à des kilomètres à la ronde » Selon lui, « tout le patrimoine et l'économie d'une région qui constitue la ceinture verte, à 35 km de Paris, vont se trouver condamnés. On verra les trente pylônes à des kilomètres à la ronde. C'est la dégringolade annoncée du prix des maisons. » Alors, Marie-Christine Piot continue à fourbir ses armes : la responsable s'est longuement penchée sur le dossier, et alimente régulièrement le site de l'association (www.sauver.net). Elle a suivi une multitude de réunions sur le sujet, a répondu à l'invitation de Total en allant visiter un parc éolien à Dunkerque (Nord) avant l'été, a mobilisé ses amis, qui ont semé des panneaux « Non aux éoliennes » le long des principales routes du plateau mantois. La forte mobilisation constatée au sein de la population locale prouve que ce travail a payé, mais Sauver ne crie pas victoire pour autant. Aujourd'hui, la balle est dans le camp des maires des villages concernés. « Ils ont été sollicités par les organismes pour mener des études de faisabilité, indique Marie-Christine Piot. Un mât de mesure a été installé à Hargeville par Total voici bientôt un an, pour enregistrer la force du vent. Et en fonction de ces mesures, dont les conclusions doivent être révélées très prochainement, la société doit décider si elle poursuit ou non son projet. »