Les régions italiennes misent sur l’utilisation des énergies alternatives, et notamment de la biomasse.

Source : ADIT

L’Europe s’est fixé un objectif énergétique et environnemental ambitieux : d’ici à 2020, les énergies renouvelables devront couvrir au moins 20% de la production d’énergie. En 2050, le taux devra atteindre 50%. Aujourd’hui, le bilan mondial global de l’utilisation du solaire, de l’éolien et de la biomasse arrive pourtant à peine à 2%.

La Commission européenne mise en particulier sur le développement de l’énergie solaire pour atteindre cet objectif et pour satisfaire les critères du protocole de Kyoto. Les investissements des différents pays européens sont encore, pourtant, très inégaux. Malgré sa situation géographique privilégiée, l’Italie se situe par exemple à la 8eme place européenne concernant les installations solaires, très loin derrière l’Allemagne, la Grèce et l’Autriche.

Dans le cadre de la Conférence Internationale sur les Energies Renouvelables à Bonn, à laquelle ont participé plus de 3000 délégations de 120 pays, l’Italie a présenté d’importantes nouveautés technologiques et normatives. Malgré son retard par rapport à ses voisins européens, le pays prévoit aujourd’hui d’avantager les petites installations qui peuvent être réalisées à échelle domestique.

Parallèlement à cette initiative, nombreux sont les projets régionaux visant à soutenir l’utilisation des énergies renouvelables, et notamment de la biomasse. La Région des Abruzzes vient d’obtenir un financement du ministère de l’Environnement de plus de 10 M d’euros pour les trois prochaines années afin de valoriser les sources alternatives d’énergie, en particulier la biomasse.

Cette opération est issue du programme Prometheus qui, présenté officiellement il y a 6 mois, se propose d’améliorer la qualité de la vie dans le territoire régional, de promouvoir la surveillance de l’environnement et donc de favoriser le tourisme. Une bonne partie de la biomasse requise proviendra des déchets végétaux issus des différentes cultures agricoles et de la maintenance des forêts. Une autre partie sera issue des déchets industriels, comme le bois, des interventions de type zoologique, et de la partie organique des déchets urbains.

L’objectif visé est d’augmenter considérablement l’utilisation de la biomasse afin de produire jusqu’a 130 GW en plus chaque année. Les avantages issus de cette initiative ne sont pas seulement énergétiques. Cette opération aura en effet des retombées au niveau de l’emploi grâce aux activités économiques qui découleront des diverses phases de la filière. D’un point de vue environnemental, cette opération permettra d’optimiser les conditions de préservation des forêts et des montagnes.

L’utilisation de la biomasse est également requise dans d’autres régions italiennes, et notamment en Ombrie avec le projet de "telechauffage". La technique utilisée consiste à utiliser une seule installation centralisée qui distribue l’eau chaude aux immeubles reliés au réseau, et d’éviter ainsi l’emploi de chauffe-eau domestiques.

Nocera Umbra (dans la province de Perouse) est la dernière ville à avoir choisi ce mode de chauffage. Avec un investissement initial de 12 M d’euros, une installation alimentée en biomasse sera ainsi opérationnelle d’ici a 2005.

La biomasse requise proviendra principalement de la culture des peupliers et des déchets issus du nettoyage des bois et forets. Cette biomasse sera ensuite reconvertie en énergie puis redistribuée sous forme d’eau chaude. Les économies obtenues grâce au chauffage en réseau peuvent atteindre jusqu’a 20% pour le consommateur, du fait de la non utilisation de chauffe-eau. Outre les économies et la plus grande sécurité, le chauffage en réseau est également synonyme d’émissions réduites dans l’atmosphère et de plus grande efficacité énergétique. Le projet développé au sein du site de Nocera Umbra a ainsi suscité l’intérêt de l’organisation WWF et de l’Institut pour les nouvelles technologies, l’énergie et l’environnement (Enea).