Éoliennes : basses fréquences ciblées
Des silencieux à Plougras, mais des nuisances persistent chez les riverains


Source : Ouest France

Les huit éoliennes du parc de Plougras ont été agrémentées de silencieux mais des nuisances persistent chez les riverains. Jeudi, le sous-préfet les a rencontrés pour envisager des solutions, en particulier avec l'isolation des maisons. Les basses fréquences sont en cause.

Parfois passionné, mais au final « positif », selon le sous-préfet, Alain Rousseau, le dialogue engagé, jeudi matin, à la mairie de Plougras, a permis de faire un point précis des nuisances provoquées par la ferme éolienne de la commune. « On avance », affirme le représentant de l'État

Entouré des riverains concernés, soit cinq familles, du fabricant, Jeumont SA, du directeur de la Ddass et des représentants de la Fapen (associations environnementales) et de l'association des Abers (protection de l'environnement et de la qualité de vie), Alain Rousseau a pu « prendre acte de la réalisation des divers travaux demandés, notamment la mise en place de silencieux sur les éoliennes ». Le mois dernier, la société Jeumont s'était engagée à équiper l'ensemble du parc, en service depuis un an, pour limiter les nuisances sonores.

Autre engagement tenu : « Pendant trois semaines, une étude a été menée chez les riverains par un cabinet pour apprécier si la ferme éolienne respecte la réglementation, reprend le sous-préfet. Elle démontre que, hors périodes de faible vent et seulement la nuit, lorsqu'il y a moins de bruit résiduel, la ferme est conforme à la réglementation. » Ce qui veut dire que la différence entre le bruit ambiant et celui fait par l'éolienne n'excède pas 3 décibels la nuit et 5 décibels le jour.

Basses fréquences

Néanmoins, « même si l'on considère que la réglementation est respectée, les riverains continuent de se plaindre » reconnaît le sous-préfet, qui ne « veut pas lâcher le dossier tant qu'il ne sera pas réglé ». Cette gêne n'est plus liée au sifflement persistant mais « elle semble provoquée par des basses fréquences, souvent plus dérangeantes à l'intérieur des maisons qu'à l'extérieur », explique Alain Rousseau.


En fait, « on a agi sur l'émetteur du son. Il s'agit maintenant d'évaluer quels sont les matériaux qui entrent en vibration à cause de ces fréquences. Un acousticien va donc tenter de caractériser le phénomène et de proposer des solutions concrètes dans les maisons ». La société Jeumont s'est engagée à financer les travaux.

Une solution qu'apprécie l'association des Abers, dont le vice-président, Bernard Le Borgne, était présent, hier, à Plougras. « Ce parc commence à coûter très, très, cher à la société Jeumont », remarque-t-il. Son association conteste néanmoins vivement les mesures sonores effectuées par le cabinet privé. Mais se félicite que l'opérateur ait décidé d'arrêter les éoliennes lors des dépassements sonores relevés « pour les périodes de vent inférieur à cinq mètres par seconde ».

Pour Bernard Le Borgne, « dans ce dossier, c'est un problème législatif qui est aussi soulevé. Ce qui arrive à Jeumont serait arrivé à la plupart des autres opérateurs. D'ailleurs, depuis, la société ne construit plus d'éoliennes à moins de 500 mètres de toute habitation. A Plougras, les riverains qui subissent les nuisances sont installés de 300 m à 900 m du parc. »

L'association souhaite que « la loi fasse en sorte que les études d'impact soient menées par des bureaux compétents ». Sur la situation spécifique de Plougras, Bernard Le Borgne affirme que son association a obtenu du ministère de la Santé « une étude sur la santé des habitants ». Le sous-préfet, lui, convoquera une nouvelle réunion de bilan à l'automne.